Co-écrit avec Tamara Glushetckaia
Ce fut lors d’un jour pluvieux de janvier que nous nous sommes donnés rendez-vous devant l’entrée de la Bibliothèque d’étude et de conservation.
Le mauvais temps ne dérangeait personne car nous devions voir des livres rares et anciens et entendre quelque chose qui était n’écrit nul part.
Le bâtiment de la Bibliothèque semblait massif et ses portes vertes attiraient l’attention. Au cours de la visite, nous avons découvert le plan de la Bibliothèque, telle qu’elle le fut auparavant. C’était surprenant, les gens entraient dans le bâtiment depuis l’entrée principale et avaient immédiatement accès aux livres. De nos jours, les conditions ont changé, l’accès étant restreint pour des raisons de sécurité.
De plus, au cours de notre visite, nous nous sommes promenés dans les coulisses de la grande institution : le magasin, l’endroit où tous les livres sont conservés. Notre guide était la conservatrice Madame Marie-Claire Waille qui nous expliqua lors de notre promenade que les grandes structures métalliques vertes supportant les milliers de documents furent construites dans les années 1950. De plus, elle ajouta que ces dernières constituent aujourd’hui de véritables enjeux pour la bonne préservation des livres mais aussi en termes de sécurité en cas d’incendie.
Il en est de même pour les immenses meubles dans la première salle de la bibliothèque qui est inaccessible au public. En effet, pour pérenniser sa longévité, le livre doit pouvoir respirer, sa reliure ne doit pas être compressée et celui-ci doit être protégé de la lumière du soleil. En conséquence, il fut décidé de conserver dans des réserves extérieures certains des documents les plus précieux.
Nous en apprîmes également davantage sur l’histoire de l’institution, qui est associée dans un premier temps à Jean-Baptiste Boisot, qui a rassemblé la plupart des collections qui appartenaient auparavant à Nicolas de Granvelle et à son fils Antoine. Le fonds fut également constitué grâce à des dons de personnalités célèbres, y compris des architectes et des artistes.
Ainsi l’institution contient-elle des manuscrits, des périodiques imprimés, des monnaies ainsi que des sculptures et beaucoup plus encore.
Lorsque nous sommes entrés dans la salle avec les étagères remplies de livres de différentes tailles, nous étions ravis. En effet, le bâtiment stocke beaucoup plus que l’on ne pourrait l’imaginer. Chaque livre ou périodique avait une différente reliure, nous avons vu des reliures en cuir de vache, en vélin et de nombreux autres matériaux.
Mais la plus belle partie de notre visite à la Bibliothèque fut lorsque la conservatrice nous fit découvrir quelques exemplaires de leurs ouvrages les plus rares et disponibles sur place à ce moment-là.
Les incunables, du latin incunabula, est une appellation pour regrouper tous les ouvrages publiés en Europe avant le 1er janvier 1501. Bien que le terme constitue encore une notion quelque peu mystérieuse, son origine peut-être attribuée à Hadrianus Junius (Adriaan de Jonghe, 1511/1512-1575). Le médecin et philologue hollandais appliqua le terme incunabula dans son ouvrage Batavia comme le temps des premières réalisations de l’art typographique.
La vision de ces ouvrages si précieux, certains ayant encore leurs enluminures et leurs dorures en bon état de conservation nous émerveilla.
C’était comme d’avoir le sentiment d’être dans le monde secret des livres, dans lequel il n’y a personne d’autre que vous. De ce fait, le petit espace de travail semble constituer une bonne excuse pour rapidement revenir dans ce havre de paix et de beauté.
Un grand merci à la conservatrice Madame Marie-Claire Waille et à Monsieur Carrez de nous avoir permis de pouvoir visiter la Bibliothèque.